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L’inflation flambe et menace la Bourse d’un krach.

28/06/2021

Marc Touati, économiste reconnu met en garde : le grand retour de l’inflation va faire augmenter les taux d’intérêt , ce qui pèsera durablement sur la Bourse et l'économie mondiale. 

 

 Le consensus bien-pensant soutenait mordicus  jusqu’à maintenant , que l’inflation avait définitivement disparu et qu’il fallait continuer à augmenter massivement les dépenses publiques , faire tourner la “planche à billets” des banques centrales encore plus . Seulement, bien loin de cette pensée unique,  la réalité actuelle, montre bien que l’inflation flambe !

 

 Mis à part l’inflation chinoise qui reste pour le moment limitée à 0,9 % , la forte hausse des prix à la production, en France et dans la zone euro affichent des glissements annuels des prix à la consommation de respectivement 1,2 % et 1,6 % en avril , seulement  cette sagesse des prix à la consommation va rapidement disparaître et atteindre un degré au-dessus sur l’échelle de l’inflation .

 

 Les deux pays de la zone euro qui enregistrent des niveaux d’inflation les plus élevés sont l’Allemagne et l’Espagne avec des glissements annuels des prix à la consommation de respectivement 2,0 % et 2,2 % en avril. Mais c’est  aux Etats-Unis que l’économie affiche la plus forte inflation avec un glissement annuel de prix à la consommation qui atteint  4,2% . Cette reflation est le fait en partie de l’augmentation des prix énergétiques et des produits alimentaires, mais l’inflation dite sous-jacente a atteint 3 % en avril,  ce qui constitue un sommet depuis décembre 1995. Cette double flambée est due en partie à un effet de base lié à la baisse des prix il y a un an néanmoins les indicateurs avancés montrent que l’inflation va continuer de rester élevée, voire d’augmenter davantage.

 

 Cela a commencé  par une augmentation des prix à la production en avril à 6,2 % outre-Atlantique , ce qui  est un sommet depuis septembre 2008, cela annonce une augmentation équivalente des prix à la consommation au cours des prochains mois. De plus et surtout, en avril-mai, les prix des matières premières ont continué de flamber dans tous les pays et dans tous les domaines.

 

 Pour information l’indice CRB pour toutes les matières premières ,  vient d’atteindre un plafond depuis 2015. Par rapport à celui  d’avril 2020, il augmenté de 92 % et cette évolution  n’est  pas encore intégrée dans la variation récente des prix à la production et des prix à la consommation à travers le monde, tout cela annonce une flambée des prix au cours des prochains mois , cela entrainera une hausse des taux d’intérêt des obligations d’Etat, qui ont déjà nettement augmenté depuis quelques semaines. Ces taux d’intérêt des obligations d’Etat ont ainsi atteint 1,7 % aux Etats-Unis et 0,3 % en France , ceux-ci étaient seulement de 1 % et - 0,3 % au mois de janvier. Le marché des métaux de base dominé par la Chine et l’Asie du Sud Est, avec  70% de la production de métaux de base est dans la même situation. Cette zone géographique a eu une reprise plus rapide après la crise sanitaire ce qui a propulsé le prix des métaux de base sur des niveaux jamais atteints depuis une dizaine d’années !

 

 Cette remontée des taux d’intérêts  jouera évidemment à la baisse sur les marchés d’actions et les investisseurs vont plus se retourner pour les valeurs refuges, et notamment pour l’or, qui reste une protection sans faille contre l’inflation et les krachs boursiers. En bref , la reflation mondiale, après cette pandémie et les confinements, va peser longtemps sur les marchés financiers, qui seront très volatils sur l’ensemble de l’année 2021.

 

Comme les matières premières voient leurs cours augmenter fortement et que certaines d’entre-elles revêtent des enjeux sociaux , comme  le blé, dont les cours flambent de plus en plus dangereusement . Cela va malheureusement alimenter les tensions parmis les citoyens  défavorisées surtout dans les pays en voie de développement.

 

Compte tenu de l’ensemble de ces évolutions, il ne faut donc pas être grand clerc pour comprendre que l’inflation va continuer d’augmenter ou au mieux se stabiliser sur des niveaux élevés. Elle va donc rester largement au-dessus des objectifs d’inflation des banques centrales, qui sont de 2 % tant aux Etats-Unis que dans la zone euro. Dans ce cadre, celles-ci seront contraintes de stopper leur politique monétaire ultra-accommodante. 

 

Marc Touati, économiste, président du cabinet ACDEFI

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