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Dette, croissance… “peut-on encore sauver l’économie française ?

28/06/2021

La France s’est endormie sur ses lauriers et est entrée dans une phase de déclin particulièrement dangereuse, avertit l'économiste Marc Touati,  dans son livre :  « Quel nouveau monde pour demain ? ».

 

 Nous ne le dirons jamais assez : la France  est certainement l'un des plus beaux pays du monde , par ses paysages,   ses monuments, ses villes et villages. Elle est aussi l’un des plus généreux et bienveillant. Et pour cause : ses dépenses sociales représentent 32 % de son PIB, à comparer aux 20,5 % pour la moyenne de l’OCDE c’est un record planétaire . La France dispose également de fleurons mondiaux dans de nombreux secteurs (aéronautique, automobile, énergie, chantiers navals,  luxe, pharmacie, tourisme…).

 

 Malheureusement, ces atouts sont devenus des pièges car depuis de nombreuses années , tous les gouvernants français ont refusé de voir la réalité en face en interdisant la moindre réforme de fond , étant persuadés que grâce à ses avantages naturels et à ses fleurons industriels, la France ne pourra jamais tomber de son piédestal ,  pensant qu’à force d’annoncer que tout va bien , tout finira par aller bien. Ce déni de réalité a commencé en 1981. A l’époque, en pleine récession mondiale, les gouvernants voulaient nous faire croire que tout irait mieux en augmentant massivement la dépense et la dette publiques.

 Quelle erreur stratégique ! Et en dépit du bon sens, tous les dirigeants qui ont suivi , ont continué dans cette même voie catastrophique. Si bien que la dette publique est passée de 20 % du PIB en 1980 à environ 100 % en 2019, 116 % en 2020 et certainement 125 % en 2021. Dans le même temps, la France est devenue numéro un mondial en matière de poids des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques dans le PIB. La crise du coronavirus et la récession historique qui en a suivi n’ont évidemment pas arrangé les choses. Pire, en ce début 2021, la France est la lanterne rouge de l’Europe sur le chemin de la reprise.

 

 La France est entrée dans une phase de déclin particulièrement dangereuse. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de 3,6 % en 1980, la croissance structurelle de l’économie française est désormais inférieure à 1 %. Dans le même temps, son poids dans le PIB mondial est passé de 4,5 % à 2,3 %.

 

 En 2021 , la France prévoit d'émettre pour 260 milliards d'euros de dette supplémentaire à moyen et long termes sur les marchés : le plan de relance massif de l'économie française va lourdement peser sur les finances publiques de l'Hexagone.

 

 Pour autant, rien n’est perdu : il est encore possible de sauver la France avec des dirigeants à la hauteur de la situation ayant le courage de prendre les mesures de bon sens qui s’imposent. Le « bon plan » consisterait ainsi à mettre en place une “thérapie de choc bienveillante” autour des cinq piliers suivants :

 

1.Optimiser la dépense publique, en réduisant les dépenses de fonctionnement , sans baisser les dépenses d’investissement . Le dépenses de fonctionnement avec le fameux mille-feuilles administratif, réduire le train de vie de l’Etat  ce qui ne signifie pas de rogner sur les missions de service public mais d’améliorer et optimiser celui-ci. La dépense publique deviendrait alors plus féconde en création de richesses et d’ emplois.

 

 2. Baisser la pression fiscale des entreprises et des ménages, de façon claire, notamment en réduisant le taux de l’impôt sur les sociétés (vers les 20 %) et la CSG, ce qui améliorera le pouvoir d’achat de tous les Français. Ce qui pourra faire accepter plus facilement la baisse de la dépense publique.

 

3.  Moderniser le marché du travail en simplifiant drastiquement  le code du travail , en réduisant les contraintes à l’embauche et au licenciement , en permettant  à chaque salarié de choisir son type d’assurance chômage et les cotisations qui pèsent sur le salaire en conséquence et en créant un contrat de travail unique.

 

4. Il est également indispensable de réduire le coût du travail, non pas en abaissant les salaires, mais en réduisant d’au moins 15 % les charges qui pèsent sur ces derniers. Cela permettra alors d’augmenter les salaires nets et donc d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages.

 

5. Il faut également favoriser le financement des entreprises et de l’innovation, en assouplissant les règles prudentielles qui pèsent sur les banques et en facilitant la création de fonds d’investissement.

 

 Ces mesures ne sont pas ultra-libérales, ni destructrices, mais simplement de bon sens économique. Et si les Français ne les acceptent pas, alors il faudra se résoudre à un taux de chômage supérieur à 10 % pendant encore des décennies, un taux de chômage des moins de vingt-cinq ans qui dépassera durablement les 25 % et condamnera trop de jeunes à la précarité et in fine à l'instabilité sociétale.

 

 Mesdames et Messieurs les dirigeants du pays, cessez de faire comme vos prédécesseurs, en vous contentant de colmater les brèches et de faire du marketing. Ayez enfin le courage d'engager la France sur le chemin des réformes structurelles et de la modernité économique.

 

Marc Touati, économiste, président du cabinet ACDEFI

 

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